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L’Illumination de la Terre par le Soleil

L’entreprise apparait désormais comme un espace propice à la diffusion de la culture. Ainsi, l’art s’invite dans le monde du travail favorisant pour les équipes à la fois des rencontres, des possibilités d’émancipation et de cohésion de travail, d’expériences, d’innovation, d’audaces et de partage. Pour l’entreprise c’est une véritable source de rayonnement et d’ancrage. Depuis sa création, la Caisse d’Épargne (groupe BPCE) est un acteur engagé et s’investit dans l’acquisition d’œuvres d’art constituant une collection. Les Caisses d’Épargne du Var et des Alpes- Maritimes fusionnent en 1991 et donnent naissance à la Caisse d’Épargne Côte d’Azur. Cette fusion insuffle une volonté de soutien à l’art moderne et contemporain qui passe par un plan d’acquisition important : plus de 200 œuvres et 90 artistes mais également par un programme d’expositions, d’éditions de catalogues, de plans de restauration et de conservation, mais aussi de soutien à des manifestations culturelles comme le concours Jeunes Talents, ou le Sept Off.

C’est ainsi que l’agence de Masséna à Nice devient un lieu d’exposition, invitant les collaborateurs et clients de l’agence, ainsi que les artistes et visiteurs à appréhender autrement le monde.

Aujourd’hui, la Caisse d’Épargne Côte d’Azur s’est rapproché d’ENTRE I DEUX pour mener à bien une véritable politique en matière d’art contemporain. Détournant le classique « chaises en enfilade, affiches décoratives et magazines people », ENTRE I DEUX propose une salle d’attente quelque peu particulière invitant à s’émerveiller devant le fait que la terre est illuminée par le soleil comme devant une œuvre d’art. À y regarder de plus près, L’ILLUMINATION DE LA TERRE PAR LE SOLEIL décrit des trajectoires inattendues.

Une rafle de raisins recouverte d’or prend l’apparence d’un beau bijou ou d’une précieuse vanité. Des plantes vertes génèrent des ambiances lumineuses ou des courts poèmes (haïkus) défilant sur des rouleaux de caisse automatique, grâce à des capteurs électroniques. Une peinture sur soie s’agrippe à une branche d’arbre tel un appel au large (de la peinture et du monde). Des minéraux, coquillages et ossements composent un cabinet de curiosités miniature perturbant les classifications naturalistes par des rehauts aux allures de cellules souches humaines.

Dès lors, ce décor instille un sentiment d’étrangeté.

Des portraits photographiques aux mises en scène dissonantes font éloge du maquillage et du travestissement. Un magazine sur le bijou et l’ornement de parade révèle un art hybride, pop et surréaliste connecté à l’artisanat, à la science et à la mode. Des feuilles de palmes en terre cuite disposées au sol sur de la pouzzolane ou des assises de rondins de bois ornées de motifs décoratifs en trompe-l’œil fonctionnent comme des simulacres de nature conviant à faire une pause. Le grésillement des hachures à l’encre noire de dessins de paysages poétiques émergeant de la feuille blanche du papier invite également à la divagation. Cependant, derrière le romantisme des ruines le ravage des guerres contemporaines se profile et la beauté des paysages renvoie à l’appel lancé par le néant. Ici, les images semblent toujours réversibles. Devant un décor bucolique et anachronique, des portraits en pied d’hommes et de femmes d’aujourd’hui recouverts de poussière manifestent l’intemporelle tragédie des expatriés et l’inadaptation de l’homme à vivre dans le monde tel qu’il lui est donné au monde d’hier et d’aujourd’hui.

L’exposition offre ainsi un entre-deux qui interroge notre regard sur les choses, la nature et le monde.