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Santé!

// du 26 juin au 20 septembre 2009 // galerie de la marine, galerie a. / NICE / FRANCE

Avec Benjamin Blaquart, Marion Charlet, Yasmina Hatem, Cindy Lelaurin, Sandra Lorenzi, Zora Mann, Emilie Marc, Jeanne Moynot, Edgardo Navarro-Martinez, Loïc Pantaly, Jérémie Paul, Mathieu Schmitt

 

 Le mot du Commissaire, Julien Bouillon. Il y a une grande responsabilité à présenter à travers le prisme de sa propre subjectivité d’artiste le travail d’autres artistes. J’espère que le jeu du miroir auquel je me suis prêté avec plaisir rendra justice à chacun€, tout en mettant en valeur l’ensemble de cette jeune promotion […] mais en ces temps de crise, ne faut-il pas réinventer les relations humaines, ne devons-nous pas retrouver les valeurs de l’entraide et de la solidarité ? N’est-ce pas l’occasion de faire appel à un jeune auteur dans le besoin, qui saura faire partager les doutes et les aspirations des créateurs en devenir ? Et d’ailleurs, la mise en abyme de mon propos lui-même n’est-elle pas au fond, le meilleur moyen de vous faire entendre le sens de ma démarche ? […] Fort de cette réflexion généreuse, j’ai donc décidé de déléguer à un€ auteur€ le soin de mettre en mots ce que j’ai à vous dire […]. Chers visiteurs, chers amis, Puisque l’artiste à la délicate courtoisie de me laisser parler en son nom, je vais à mon tour m’effacer devant le philosophe… oh, pas n’importe lequel, rassurez-vous ! […] j’en appelle à un penseur inactuel, mais ô combien moderne, qui, en son temps déjà, se plaisait à arpenter la Riviera au pas de gymnastique, l’œil ébloui d’azur et le front échauffé par un soleil rageur. […] Á deux pas de la jetée-promenade, nous nous apprêtons à banqueter en l’honneur de notre illustre invité, Friedrich Nietzsche. Je porte donc un toast à l’auteur de Crépuscule des idoles, qui nous rappelle fort à propos : « pour qu’il y ait de l’art, pour qu’il y ait une logique ou une contemplation esthétique quelconque, une condition physiologique préliminaire est indispensable : l’ivresse. » Alors, mes amis, je vous en prie, buvons ! […] Portons plutôt un toast à cette jeunesse qui sait bien se faire désirer ! Présentons nos hommages à l’attirante fraicheur de ceux qui font, sous nos yeux, leur entrés dans le monde […]. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !, « l’ivresse qui accompagne tous les grands désirs, toutes les grandes émotions ; l’ivresse de la fête, de la lutte, de l’acte de bravoure, de la victoire, de tous les mouvements extrêmes ; l’ivresse de la cruauté, l’ivresse de la destruction, l’ivresse du printemps, […] des narcotiques, enfin, l’ivresse de la volonté, l’ivresse d’une volonté accumulée et dilatée ». Á ta santé, cher philosophe et à la vôtre, chers artistes, vous qui savez bien que « créer, voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère ». […]